La civilisation de la graine, 3e album du projet M’Z (Mathieu Torres)

« La civilisation de la graine » le 3ème album du projet M’Z de l’insatiable  Mathieu TORRES (Matziz, The Diogenes) est sorti sur toutes les plateformes digitales via le label Luminol Records qui s’est spécialisé dans les musiques progressives (Rock-Progressif, Post-Progressif, Post-Rock, Electronica…).

La Civilisation de la Graine - M'Z - Mazik

Cet énième projet de notre « toulousain stakhanoviste » évolue cette fois dans un style Canterbury, Progressive-Rock, Rock in opposition, Metal, Electronica, Space rock, Noise, Jazz, free-rock, Ambient, Psyche, Heavy, Punk, Drum’n bass… Son schéma directeur étant de créer des parallèles entre des concepts poétiques ou philosophiques et la musique, sans poser de barrières esthétiques.

PRISME M'ZNé du besoin vital de créer, en 2018, M’Z a depuis sorti 3 albums, 1 EP et 1 single. « Prisme » le premier album, fait le lien entre les Couleurs, les sentiments et la Musique. « L’autopsie du dogme » le second, s’attaque quant à lui à l’industrie musicale tout en travaillant à analyser le dogme en général et me psychanalysant au passage. L’EP « Cool is watching you » s’intéresse à démolir, en musique et en textes, l’idée de la posture « Cool » qui semble être une norme à l’ère des réseaux sociaux et du monde « start-upisé« .

Le single « La Nef »  tente d’extraire une source, plus ou moins saine du besoin de spiritualité humaine, lorsqu’elle est débarrassée des doctrines religieuses. « Imagine there’s no heaven… And no religion too…“ (Imagine – John Lennon – 1971)

Enfin « La Civilisation de la Graine » le troisième album du projet, est une réflexion musicale sur l’essence de nos organisations patriarcales et notre tendance à nous organiser en civilisations, certes élégantes mais indéniablement injustes, éphémères, violentes et bancales.

Ce nouvel opus « La civilisation de la graine » contient huit morceaux pour tenter d’analyser ces phénomènes.

Des Récits :
C’est une critique de la propagande qui s’exprime quasiment en permanence, dans les civilisations qui se créent, pour maintenir un sentiment artificiel de cohérence et d’histoire commune.

Edifions des temples absurdes :
C’est un amusement sur le temps, l’intelligence, le savoir-faire, la science et l’énergie dépensée à construire des édifices à la gloire de dieux de plus en plus uniques et de plus en plus masculins, concentrant le plus de pouvoir en une seule entité.

Au confort de la mémoire qui sublime :
C’est une ode à la nostalgie, cette capacité qu’a le cerveau à transformer un moment vécu en souvenir confortable, quelle que soit la qualité objective du moment au départ. Arme qui fait des ravages dans les mains de manipulateurs de toutes sortes.

Assemblée Populaire :
C’est en premier lieu, un amusement sur la difficulté de l’expression démocratique et également une critique du raccourci proposé par nos civilisations, qui laissent entendre que la sagesse serait une vertu masculine, enfin une critique de la tendance à la surexpression/surexposition masculine dans les assemblées, espaces publics de toutes sortes.

La spiritualité Marketing :
C’est une critique de la récupération de l’essence spirituelle de l’être humain par les pouvoirs en place, pour diriger cette énergie à des fins de contrôle, vers la propagande officielle, celle qui devrait être suivie par tous et toutes pour que le récit collectif fonctionne.

Bureaucratie bémol :
C’est un morceau bruitiste, critique de l’aspect technocratique que prennent les civilisations qui tendent quasi systématiquement vers une surproduction de lois, de décrets, de documents administratifs divers, et cette manière habile de transformer les sujets humains en dossier, plus facile à maltraiter.

Enquête païenne :
C’est un morceau « baume », qui a pour objectif d’apaiser l’âme. Une façon de dialoguer avec les sapiens de toutes époques, depuis la racine et sans filtres, sans l’intermédiaire de l’apprentissage ou l’endoctrinement (dans sa version la plus extrême) des coutumes des terres dans lesquelles on réside.

Ishtar dance :
C’est la contre-propagande, l’expression de la violence générée par l’injustice systématique des civilisations qui se succèdent. C’est la critique jusqu’au rejet, la proposition de l’extrême opposé de ce qu’on connaît aujourd’hui, comme une réponse, une surcharge de la balance opposée. Fascinant, terrifiant ou séduisant mais tout aussi injuste que le dogme actuel, toujours éloigné de la nuance mais peut-être malheureusement nécessaire pour trouver un jour l’équilibre…

Ce sont là quelques pistes de réflexion pour essayer d’expliquer les intentions de l’artiste quant à ses compositions.

Alternant des phases sombres pour ne pas dire anxiogènes, matérialisées par des dissonances et des rythmes syncopés, à de véritables respirations plus mélodiques, légères voire guillerettes, les morceaux instrumentaux qui se succèdent sur l’album « La civilisation de la graine » traduisent parfaitement en notes et en musique les sentiments évoqués plus haut. Musicalement, les amateurs de Steve Hackett ou Porcupine Tree apprécieront…

L’illustration de la pochette est l’œuvre de Stéphanie Artaud (alias « la griffarde ») qui, selon Mathieu, réalise, entre autres, également de superbes tatouages, des films, de la musique….

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Hipgnosis a publié son 5ème album « Valley of the Kings » fin 2021

Hipgnosis est un groupe polonais de Neo-Prog-Rock, Crossover-Prog, Space-Rock fondé à Cracovie en 2004 dont le premier album studio Sky is the Limit est sorti en 2006, pourtant teinté de sonorités floydiennes, est passé totalement inaperçu.  Ne pas confondre ce groupe polonais avec son homonyme Hipgnosis qui a été un collectif de graphistes anglais actif de 1968 à 1983 et qui s’est fait une renommée pour avoir, sous la houlette de Storm Thorgerson,  réalisé les pochettes très créatives d’albums de groupes de rock progressif comme Pink Floyd, Yes, GenesisLed Zeppelin et Peter Gabriel, Alan Parsons Project, entre autres…

En octobre 2007  le groupe sort le live Still Ummadelling qui contient une brillante reprise de « Careful With That Axe, Eugene » de Pink Floyd (albums Relics et Ummaguma). Le deuxième album studio d’Hipgnosis est publié en 2011 et s’intitule Relusion sur une base néo-prog planante, à la frontière entre Pink Floyd et Tangerine Dream, avec une superbe voix féminine.

Dix ans plus tard, fin 2021 le groupe publie Valley of the Kings, un titre qui peut faire penser au 3ème morceau du premier album d’Arena « Songs From The Lions Cage » en 1995 mais la comparaison s’arrête ici car la musique d’Hipgnosis n’a pas rien à voir avec celle du combo britannique.

Notre quintet polonais œuvre plutôt dans le « Rock Cosmique Expérimental » (RCE), une branche plus rare de la grande famille progressive. Hipgnosis aime à citer parmi ses principales influences les allemands de Tangerine Dream.

Hipgnosis - Mazik

Son cinquième opus publié le 15 novembre 2021 sur le label Lynx Music est un double CD intitulé Valley of the Kings. Il s’agit d’un concept-album qui évoque la vie entière d’un homme comme une pièce de théâtre musicale. Le morceau « Traveller Part 2 » qui occupe tout le CD2 avec pas moins de 44:18 minutes est un exemple typique du genre.

Le CD 1 débute quant à lui par le titre inaugural « Macbeth » et ses dix minutes, c’est calme, doux, un peu aventureux, le chant aérien d’Ania Batko un peu criard par moments se marie très bien avec les « illustrations électroniques » de Seq Ziemislawski, qui est probablement le meilleur morceau de l’album. « Love » est plus court et plus énergique, une ritournelle un peu pop, rien de plus agréable. « Hyde Park » le troisième titre, également d’un bon format, met en avant la guitare basse de Piotrek Nodzenski et les percussions tribales voir technoïdes de Seq dans sa deuxième partie, là encore, comme « Macbeth » c’est de la douceur évanescente, ultra mélodique, on peut même dire un morceau de rêve mis en musique, une ballade atmosphérique qui débute par des sons à la Klauss Schulze puis un final à la Peter Gabriel. « Puls Life » commence par une guitare spatiale sur fond de claviers du même acabit, du vrai space-rock au premier degré fusionnant les synthés dans une atmosphère très 70’s.

Le cinquième morceau de cette « Vallée des Rois » s’intitule « Heavy » et comme son titre l’indique est plus violent avec des percussions brillantes dans un genre psyché-spatio-temporelle et une guitare qui glisse vers du Dave Brock (Hawkwind) sur lesquels se pose le chant d’Ania Batko qui s’enflamme fortement.

La troisième épopée de l’album « Traveler Part 1 » met également en avant d’abondantes percussions sur un rythme accéléré de claviers spatiaux, sans originalité particulière mais fait penser à du Hawkwind ou de l’Ultravox des années 80…

Slawek Ziemisławski a mis dix ans pour sortir ce long opus sombre, envoûtant et symphonique, une décennie pour vous emmener sur des terres brûlées où chaque son est addictif, un album sans concession où vous allez aimer voyager longtemps.

Tracklist

CD 1 (52:27)
1. Macbeth (10:26)
2. Love (3:43)
3. Hyde Park (9:15)
4. Puls Life (5:23)
5. Heavy (8:18)
6. Depart Like a Tree (4:24)
7. Traveller Part 1 (10:58)

CD 2 (44:18)
1. Traveller Part 2 (44:18)

Durée totale 96:45

Membres de Hipgnosis

Sławek « SeQ » Ziemisławski : batterie, claviers, synthés
Ania « KuL » Batko : chant
Radek « ThuG » Czapka : claviers
Piotrek « PiTu » Nodzeński : basse, chant
Przemek Nodzeński : chant

Pochette : Tomasz Sętowski

Discographie d’Hipgnosis

2006 – Sky is the limit
2007 – Still Ummadelling – Live
2011 – Relusion
2012 – Ressurection Stone
2021 – Valley of the Kings

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