1985 : Renaud > Miss Maggie

Renaud - Miss MaggieMiss Maggie est un titre issu de l’album Mistral gagnant qui a provoqué un scandale en Angleterre à sa sortie en raison des paroles offensantes envers Margaret Thatcher.

Et pourtant, si cette chanson égratigne la première ministre de l’époque à la fin de chaque couplet, elle veut aussi rendre hommage aux femmes en général.

En effet, Renaud rappelle dans cette chanson que les femmes sont absentes des barbaries dont l’humanité est capable. Et si l’Angleterre est visée au travers de Miss Maggie, c’est parce que Renaud a réagi aux 40 morts du Heysel et donc à la bêtise des hommes. Bien évidemment, Renaud n’appréciait pas la politique de Thatcher dont le comportement était souvent plus masculin que celui des hommes.

Cette année 1985 sera mouvementée pour Renaud. En février, il écrit une chanson pour l’Afrique et l’Ethiopie sur la demande de la chanteuse Valérie Lagrange qui réunit une trentaine d’artistes comme Higelin, Souchon, Coluche, Cabrel,… En août, il donne une série de concerts à Moscou à la demande des Russes, mais lorsqu’il entame sa chanson pacifiste Déserteur devant dix mille personnes, trois mille spectateurs se lèvent en même temps et quittent la salle sous les projecteurs.

Renaud, fils de communistes fervents, sort profondément blessé de ce piège tendu par les autorités. Cela modifie sa vision de l’URSS et lui inspire la chanson « Fatigué » paru l’album « Mistral Gagnant » qui sent la désillusion – la désespérance avec « Morts les enfants » et « P’tite Conne » – la nostalgie de l’enfance avec « Mistral Gagnant » et le dégoût des atrocités des hommes avec « Miss Maggie » dont les premières notes reprennent quelques notes du carillon de Westminster.

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Les paroles de la chanson Miss Maggie

Femmes du monde ou bien putains,
Qui, bien souvent, êtes les mêmes
Femmes normales, stars ou boudins
Femelles en tout genre, je vous aime

Même la dernière des connes
Je veux dédier ces quelques vers
Issus de mon dégoût des hommes
Et de leur morale guerrière

Car aucune femme sur la planète
N’s’ra jamais plus con que son frère
Ni plus fière ni plus malhonnête
A part peut-être, Madame Thatcher

Femme je t’aime parce que
Lorsque le sport devient la guerre
Y’a pas de gonzesses, ou si peu
Dans les hordes des supporters

Ces fanatiques fous furieux
Abreuvés de haine et de bière
Défiant les crétins en bleu
Insultant les salauds en vert

Y’a pas de gonzesse hooligan
Imbéciles et meurtrière
Y’en a pas, même en Grande-Bretagne
A part, bien sûr, Madame Thatcher

Femme je t’aime parce que
Une bagnole entre les pognes
Tu n’deviens pas aussi con qu’eux
Ces pauvres tarés qui se cognent

Pour un phare un peu amoché
Ou pour un doigt tendu bien haut
Y’en a qui vont jusqu’à flinguer
Pour sauver leur auto-radio

Le bras d’honneur de ces cons-là
Aucune femme n’est assez vulgaire
Pour l’employer à tour de bras
A part, peut-être, Madame Thatcher

Femme je t’aime parce que
Tu vas pas mourir à la guerre
Parce’ que la vue d’une arme à feu
Fait pas frissonner tes ovaires

Parc’que dans les ranges des chasseurs
Qui dégomment la tourterelle
Et occasionnellement les beurs
J’ai jamais vu une femelle

Pas une femme n’est assez minable
Pour astiquer un revolver
Et se sentir invulnérable
A part, bien sûr, Madame Thatcher

C’est pas un cerveau féminin
Qu’est sortie la bombe atomique
Et pas une femme n’a sur les mains
Le sang des Indiens d’Amérique

Palestiniens et Arméniens
Témoignent du fond de leurs tombeaux
Qu’un génocide c’est masculin
Comme un SS, un torero

Dans cette putain d’humanité
Les assassins sont tous des frères
Pas une femme pour rivaliser
A part peut-être, Madame Thatcher

Femme je t’aime, surtout, enfin
Pour ta faiblesse et pour tes yeux
Quand la force de l’homme ne tient
Que dans son flingue ou dans sa queue

Et quand viendra l’heure dernière
L’enfer s’ra peuplé de crétins
Jouant au foot ou à la guerre
A celui qui pisse le plus loin

Moi je me changerai en chien
Si je peux rester la Terre
Et comme réverbère quotidien
Je m’offrirai Madame Thatcher

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Chicago

Chicago est un groupe de rock, pop-rock et de funk-rock américain originaire de la ville qui lui a donné son nom mais qui s’installe en définitive à Los Angeles.

Il est formé en 1966 par Terry Kath et Walter Parazaider avec des camarades étudiants de Chicago.  Robert Lamm et Loughane sont eux originaires de New-York.

Le groupe innove à la fin des années 60 avec l’emploi d’une section de cuivres (saxophone, trombone, trompette) peu fréquente dans la musique rock dite « blanche » de l’époque ce qui les rend rapidement très populaire aux USA puis dans le reste du monde.

Chicago en bref

Ils font leurs début sous le nom de Missing Links puis The Big Thing et enfin courant 1967 ChicagoTransit Authority du nom de la compagnie de transports en commun dans la ville de Chicago. Peter Cetera rejoint la bande à la fin de la même année.

Le line-up de Chicago à ses débuts

Terry Kath à la guitare,
Robert Lamm aux claviers,
Danny Seraphine à la batterie,
Peter Cetera à la basse,
Walter Parazaider au saxophone,
James Pankow au trombone
Lee Loughnane à la trompette.

En 1968 CTA enregistre un double album très psychédélique avec de longs solos et improvisations dans la veine des Iron Butterfly et autres Sweet Smoke, Rare Earth

En 1969, sur leur premier album Chicago Transit Authority, le groupe reprend le morceau I’m a Man chanson écrite par Steve Winwood (The Spencer Davis Group).

Le groupe fini par ne garder que le nom de Chicago et se distingue en attribuant des numéros en chiffres romains à ses albums ainsi que par le graphisme du nom du groupe que l’on retrouve sur tous ses albums et qui s’inspire directement du logo Coca-Cola.

Sur l’album Chicago II sorti en 1970 se trouve le fameux magnifique titre 25 or 6 to 4 écrit par Robert Lamm, l’un des membres fondateurs du groupe. Peter Cetera est au chant et à la basse. C’est le premier morceau de Chicago à se classer dans les charts US.

Cet enregistrement comporte un solo de guitare électrique et pédale wah-wah exécuté par guitariste Terry Kath.

Le titre de la chanson représente l’instant fatidique où le morceau est enfin terminé après une nuit d’écriture à 25 ou 26 minutes avant 4 heures du matin mais ce titre, un peu particulier il faut l’admettre, est mal retranscrit en « 25 ou 6 à 4 » puis interprété de manière inexacte comme s’il faisait l’éloge de la prise de stupéfiants associé à des allusions mystico-religieuses.

Le clip vidéo de 1986 remet les pendules à l’heure si j’ose dire néanmoins la chanson reste longtemps censurée à Singapour de 1970 à 1986 en raison de sa prétendue apologie de la consommation de drogues.

Une version actualisée de « 25 or 6 to 4 » a été enregistrée en 1986 par James Pankow sur l’album Chicago XVIII avec un nouveau chanteur, Jason Scheff.

En janvier 2017 c’est Steven Wilson le leader charismatique de Porcupine Tree qui a remixé les enregistrements originaux de 16 pistes aboutissant à une nouvelle version stéréo de Chicago II avec une netteté, un punch et une définition que l’album n’avait pas à l’origine en 1970.

Par la suite le groupe entre dans une phase plus pop marquée par la prise de contrôle du bassiste Peter Cetera et Chicago devient un groupe de rock FM raffiné et mélodique marqué par des guitares généralement peu saturées et des synthétiseurs dans le style d’Elton John, Fleetwood Mac ou les Bee Gees… Tendance musicale qui se poursuivra dans le mainstream des années 80 avec des groupes tels que Toto, Cheap Trick, Europe, Foreigner ou Van Halen.

Ce virage irréversible vers une pop commerciale, sans âme et des chansons à midinettes enrobées par force violons et mélodies sirupeuses comme des sponge-cake… s’accentuera encore après le décès de Terry Kath le guitariste fondateur qui se tue en jouant… à la roulette russe en 1978 😱 (certaines versions affirment qu’il s’agit d’un accident en manipulant une arme qu’il croyait déchargée…)

Discographie de Chicago

Leur premier opus « The Chicago Transit Authority » figure dans Les 1001 albums qu’il faut avoir écoutés dans sa vie.

1969 – The Chicago Transit Authority
1970 – ChicagoII
1971 – ChicagoIII
1971 – Chicago at Carnegie
1972 – ChicagoV
1973 – ChicagoVI
1974 – ChicagoVII
1975 – ChicagoVIII
1975 – ChicagoIX – Chicago’s Greatest Hits (compilation
1976 – ChicagoX
1977 – ChicagoXI
1978 – Hot Streets
1979 – Chicago13
1980 – ChicagoXIV
1981 – Greatest Hits, Volume II (compilation)
1982 – Chicago16
1984 – Chicago17
1986 – Chicago18
1988 – Chicago19
1989 – Greatest Hits 1982-1989 (compilation)
1991 – Twenty 1
1995 – Night & Day Big Band
1997 – The Heart of Chicago 1967-1997 (compilation)
1998 – The Heart of Chicago 1967-1998 Volume II (compilation)
1998 – ChicagoXXV: The Christmas Album
1999 – ChicagoXXVI: Live in Concert (live)
2002 – The Very Best of: Only the Beginning
2003 – The Box (coffret)
2005 – Love Songs (compilation)
2006 – ChicagoXXX
2007 – The Best of Chicago: 40th Anniversary Edition (compilation)
2008 – ChicagoXXXII: Stone of Sisyphus
2014 – ChicagoXXXVI – Now

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