Neu!

Neu! qui signifie « nouveau » en allemand (prononcer « noï ») est un groupe de kosmische musik qui s’inscrit dans la mouvance Krautrock comme Ash Ra TempelTo Be ou Kraan dont nous avons déjà parlé (sans le côté prog ou jazz-fusion des deux derniers). Le groupe est fondé en 1971 suite à la séparation du premier line-up de Kraftwerk.

Actif surtout entre 1971 et 1975 cette formation rencontre un certain succès d’estime mais également commercial en son temps mais Neu! est surtout reconnu comme influenceur d’un grand nombre de musiciens de la scène électro et de la vague new wave des 80’s comme Brian Eno, Iggy Pop, The Sex Pistols, David Bowie, Stereolab, Joy Division, Gary Numan, Ultravox, Simple Minds entre autres…

Neu! en bref

Dans sa jeunesse Klaus Dinger étudie l’architecture avant de bifurquer vers la musique avec le groupe The No en 1966 puis The Smash en 1969.

Il intègre Kraftwerk, le célèbre groupe de musique électronique de Düsseldorf, à la batterie lors de l’enregistrement de leur premier album éponyme (celui avec le fameux cône de Lübeck).

Michael Rother (ex-The Spirits of sound) est recruté à la guitare pour finaliser l’album. Ralf Hütter le fondateur de Kraftwerk fait un break de six mois, le groupe se retrouve donc sous forme de trio constitué de Klaus Dinger, Michael Rother et Florian Schneider. Ils donnent quelques concerts, font quelques télés et entament l’enregistrement d’un album au studio de Conny Plank.  Mais suite à une divergence de vue et une mésentente  dans le groupe, Klaus Dinger et Michael Rother claquent la porte et se lancent dans leur projet de groupe : Neu!

Ralf Hütter et Florian Schneider  terminent en duo  le second album Kraftwerk  2, (toujours un cône de chantier sur la pochette mais vert et blanc cette fois).

Les 3 premiers albums de Neu! sont produits par Conny Plank, le producteur de Kraftwerk et d’Ash Ra Tempel, futur producteur d’Ultravox, d’Eurythmics, de Joachim Witt, de A Flock Of Seagulls et, dans un autre registre, de l’italienne Gianna Nannini.

Le premier album éponyme de Neu! sort en décembre 1971, produit par Conny Plank. Il se vend à 30.000 exemplaires ce qui aujourd’hui peut sembler beaucoup pour un groupe de ce style mais qui à l’époque il est considéré comme un semi-échec… Au fils des ans il acquiert cependant une véritable reconnaissance de ses pairs (David Bowie, Brian Eno et Thom Yorke de Radiohead) qui le considèrent comme un véritable chef d’œuvre du genre.

La musique de Neu! peut être qualifiée d’avant-gardiste par les néophytes car elle oscille entre une musique répétitive, industrielle voir proto-punk.

Les titres bruts et les pochettes dépouillées pour ne pas dire austères de leurs albums, véritables pied de nez aux albums de groupes prog-rock de l’époque comme Yes dont les illustrations graphiques (du peintre Roger Dean) sont à elles seul des œuvres d’art extrêmement sophistiquées, ressemblent pour Neu! à de simples affichettes de promos dans les supermarchés mais sont en définitive précurseurs du courant épuré du design des années 80.

Le deuxième opus tout simplement intitulé Neu! 2,  est cependant moins abouti par manque de temps et de moyens, il inclut d’anciennes pistes dont le tempo est modifié comme « Super 16 » qui n’est autre qu’une reprise ralentie de « Super ». Ce morceaux sera néanmoins utilisé dans la bande originale du film Kill Bill de Quentin Tarantino.

Parallèlement Michael Rother fonde le supergroupe Harmonia avec deux membres de Cluster, Hans-Joachim Roeddelius et Dieter Möbius en 1973.

En 1975 le groupe publie son troisième opus Neu! 75 qui se situe dans la même lignée mais le travail de composition et de production sont plus soignés. À l’écoute le titre d’ouverture fait furieusement penser à Ultravox…

Neu! est dissout en 1975 et se reforme ponctuellement dix ans plus tard jusqu’en 1986.

En 2010, Rother a fait équipe avec Steve Shelley de Sonic Youth et Aaron Mullan de Tall Firs pour « Hallogallo 2010 » un concert qui présente la musique de Neu! et quelques inédits. Par la suite il tourne ponctuellement avec le trio allemand Camera, avec lesquels il joue des titres de Neu!, d’Harmonia et ses compositions en  solo. Il collabore occasionnellement avec Dieter Möbius de Cluster.

Membres de Neu!

Klaus Dinger – batterie, voix, guitares & claviers
Michael Rother – guitares, voix & claviers
Conny Plank (producteur et ingénieur du son)

Membres ponctuels

Thomas Dinger – batterie
Eberhard Kranemann – basse
Hans Lampe – batterie
Uli Trepte – basse

Discographie de Neu!

1972 – Neu!
1973 – Neu! 2
1975 – Neu! ’75
1995 – Neu! 4
1996 – Neu! ’72 Live In Dusseldorf

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2008 : Syd Matters > Everything Else

Syd Matters Everything ElseAttention découverte avec Jonathan Morali alias « Syd Matters » qui nous livre « Ghost Days » un troisième et très bel album de folk indie français sur fond d’electro-pop aux accents de Radiohead.

Il enregistre en 2003 son premier album A whisper and a sigh, réussite incontournable. Puis un deuxième opus en 2008 Someday we will foresee obstacles dans un style plus dépouillé et enfin une bande originale de film La question humaine.

Revoilà donc nos parisiens, pour une escapade voluptueuse entre nostalgie et béatitude. Pour composer cet album, Jonathan Morali s’est isolé afin de toucher ces fameux jours fantômes qui lui inspire ses mélodies intérieures.

Les autres musiciens ont travaillé sur les arrangements par après en gardant le minimalisme de Sid pour conserver sa créativité.

On ouvre sur un somptueux titre mélancolique Everything else aux accents de Radiohead.

Place à la rêverie avec le magnifique « I was asleep » qui nous entraîne sur les terres de Robert Wyatt.

Avec « I’ll Jackson », Jonathan Morali laisse flâner sa voix pour nous transmettre avec douceur sa quiétude entre volupté et félicité.

A la lecture du titre « It’s a nickname » on pourrait penser à un hommage à Nick Drake et bien non c’est plutôt de Thom Yorke qu’il s’agit, beaux arrangements.

Le fantomatique et transitoire « Ghost Days », titre éponyme de l’album, nous plonge dans un songe irréel.

Le divin folk de « My lover’s on the pier » folâtre le coeur léger dans un autre chœur céleste.

La blancheur des « Cloudflakes » laisse mon imagination rêvasser entre les montagnes immaculées.

La mélodie légère et agréable de « After all these years » se goutte avec délectation.

« Louise » aurait pu s’appeler « Leonard » pour le Cohen qui s’en dégage.

La voix de Jonathan Morali se mêle aux arpèges scintillants de « Big moon », en hommage à Nick Drake.

Le rythmé « Anytime now ! » me rappelle que tout est possible et qu’il est temps de nous ramener à la réalité.

Cette chanson inhabituelle « Me and my horses » a été enregistré instinctivement pour nous porter langoureusement sur des entrelacements de cordes aux ondulations vibratoires.

La maussaderie de « Nobody told me » me plonge dans une langueur océane.

Ecouter cet album de bout en bout est un peu comme se laisser aller dans un rêve éveillé. Ce voyage initiatique est une expérience intemporelle à déguster au calme, loin de l’agitation du monde extérieur pour plonger dans l’univers léger et mélancolique de l’artiste.

Bien je vous laisse écouter le morceau d’ouverture de cet album

et si le cœur vous en dit :

My lover’s on the pier

Discographie de Syd Matters

Albums studio de Syd Matters

2003 – A Whisper and a Sigh
2005 – Someday We Will Foresee Obstacles
2008 – Ghost Days
2010 – Brotherocean

Singles et EP

2002 – End & Start Again
2002 – Fever in Winter, Shiver in June
2007 – Everything Else
2010 – Hi Life

Bandes originales de films

2007 – La Question humaine
2015 – Tout en haut du monde
2015 – Les grandes grandes vacances

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