2011 : Hubert Felix Thiefaine > La Ruelle des morts

2011 : Hubert Felix Thiefaine > La Ruelle des mortsAvec ce seizième album studio Suppléments de Mensonge sur lequel figure le titre « La Ruelle des morts », notre poète-chanteur « Hubert-Félix Thiéfaine » laisse son regard déliquescent corrompre la mort avec une certaine sérénité.

Les arrangements sont signés avec élégance par les ex Valentins Jean-Louis Piérot et Edith Fambuena qui assurent des orchestrations limpides avec des guitares délicates sur lie de cordes soyeuses et de cuivres d’une sobriété judicieuse. Les compositions des chansons ont bénéficié du soutien de J. P. Nataf, d’Armand Mélies et dans une moindre mesure de Ludéal, Dominique Dalcan et La Casa. En quelque sorte, l’équipe de « Fantaisie militaire » est à nouveau réunie.

En ouverture, un premier single nostalgique sur notre enfance dans les années 60 avec « La Ruelle des morts », en hommage aux souvenirs sur une musique belle à pleurer pour les babys boomers.

La « Fièvre résurrectionnelle » de l’astre mythique qui nous éclaire, nous réchauffe et nous fait vivre chaque jour au son d’un ukulélé décalé sur une lumineuse mélodie.

Hommage au poème d’Edgar Poe Annabel Lee avec « Trois poèmes pour Annabel Lee » en trois strophes de mélancolie amoureuse aux violons langoureux.

Un p’tit rock sur la froideur féminine de « Garbo XW Machine » qui ne l’empêchera pas de prendre mon pion dans son circuit.

Avec « Petit matin, 4.10, heure d’été », on ouvre à l’harmonica un titre typiquement Thiéfaine avec un Hubert Felix qui regarde une dernière fois le film de sa vie en rêvant d’avoir été, au risque de tomber.

Le tableau d’Edward Hopper « Compartiment C voiture 293 » inspire à Thièfaine une histoire sur cette voyageuse solitaire entourée de mystères qu’elle fuit dans ce train au rythme discret d’une guitare.

La douce mélodie d’« Infinitives Voiles » nous invite à un rêve intérieur qui souffle sur la vie en attendant la mort.

« Ta vamp orchidoclaste » ou comment te dire gentiment que ta femme est une vamp super casse couille que je te laisse sur un rock bien dansant comme ta vamp à la con.

Avec le rock soft de « Lobotomie Sporting Club », HFT nous invite à tout faire péter.

L’obscur « Les Ombres du soir » se perd dans la pénombre des idées noires du mythe de la vouivre du roman de Marcel Aymé avec une envolée majestueuse de violons sur une rythmique imperturbable.

Hubert Felix est parti du côté de « Québec November Hotel » nous dire combien il fait froid dans un avion par là bas.

On dirait qu’Hubert a eut une aventure avec une ou « Les Filles du sud », mauvaise expérience au pays de la jalousie mortelle.

Avec ce disque gracieux et principalement acoustique, Thiéfaine nous livre un album intense, noir et captivant. Les douze titres se lisent comme un recueil de poème testamentaire et s’écoute religieusement au fond de son lit de mort.

Paroles « La ruelle des morts » de et par Hubert Felix Thiéfaine

Avec nos bidons en fer blanc
On descendait chercher le lait
A la ferme au soleil couchant
Dans l’odeur des soirs de juillet
On avait l’âge des confitures,
Des billes et des îles au trésor
Et on allait cueillir les mûres
En bas, dans la ruelle des morts

On nous disait que Barbe Rousse
Avait ici sa garnison
Et que dans ce coin de cambrousse
Il avait vaincu des dragons
On avait l’âge de nos fêlures
Et on était conquistadors
On déterrait casques et fémurs
En bas, dans la ruelle des morts
Dans la ruelle des morts

On arrosait toutes nos victoires
A grands coups de verres de kéfir
Ivres de joie et sans l’savoir
On reprenait Mers el-Kebir
Puis c’étaient nos chars en Dinky
Contre les tigres et doryphores
Qui libéraient la French County
En bas, dans la ruelle des morts

Que ne demeurent les printemps
A l’heure des sorties de l’école
Quand les filles nous jouent leurs seize ans

Pour une « bouive » ??? de Royale Menthol
Je n’sais plus si c’était Françoise, Martine, Claudine ou Marie-Laure
Qui nous f’saient goûter leurs framboises
En bas, dans la ruelle des morts
dans la ruelle des morts
dans la ruelle des morts

Que ne demeurent les automnes
Quand sonne l’heure de nos folies
J’ai comme un bourdon qui résonne
Au clocher de ma nostalgie
Les enfants cueillent des immortelles,
Des chrysanthèmes, des boutons d’or
Les deuils se ramassent à la pelle
En bas, dans la ruelle des morts
Dans la ruelle des morts
Dans la ruelle des morts

Et puis aussi
Petit matin, 4.10, heure d’été
Ta vamp orchidoclaste
Fièvre résurrectionnelle

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2010 : Bernard Lavilliers & Bonga > Angola


2010 : Bernard Lavilliers > Angola tiré de l'album Causes Perdues et Musiques Tropicales - MazikÀ François Mitterrand qui lui demandait un jour ce qu’il faisait ces temps çi, Bernard Lavilliers répondit qu’il chantait pour des « Causes Perdues et Musiques Tropicales ».

C’est donc sur cette répartie que Lavilliers nous offre ce très bel album World et toujours engagé.

Et tenez vous bien, c’est après 40 ans de carrière, qu’il obtient enfin sa première Victoire de la Musique. Rien ne sert de courir, il suffisait de 11 titres pendant 41 minutes pour sortir cet album latinostalgique.

Bernard ouvre sur un chef d’oeuvre déchirant et majestueux avec « Angola », en duo avec la star angolaise Bonga, accompagné par deux guitares électriques, une contrebasse et les percussions.

On enchaîne sur un déhanché de swing latino avec « L’Exilé » qui fait danser la révolte des immigrés.

La magnifique salsa de « Causes Perdues » se mêle aux volutes des havanes dans les bars portoricains de Manhattan avec le Spanish orchestra. New York, New York !

On fonce sur un funk vintage de cuivres et de cordes à Brooklyn avec « Je Cours » comme une chevauchée frénétique et entraînante à l’endurance. Ereintant !

La mazurka antillaise et nostalgique de « Sourire En Coin » nous parle d’une histoire qui n’en est pas une ou pas…

La mélodie du bandonéon nous emmène sur les chemins du tango avec « Possession » d’un amour tragique. Les histoires d’A finissent toujours mal…

« La Nuit nous appartient » même s’il elle est maussade, mélancolique, nostalgique…

Sur la passionnée « Coupeurs De Cannes », la tragédie ardente s’enflamme au milieu du carnaval.

Sur le rock d’« Identité Nationale », nanard nous chante y’en a marre, comme un poing levé sur l’international.

Si toi aussi t’en à marre, largue les amarres pour t’échouer sur « La Côte Des Squelettes » en Namibie, au sud de l’Angola…

Avec le Spanish Harlem Orchestra à New York, on navigue de bar en bar latino pour noyer son « Cafard ».

A 64 ans, Bernard nous dépeint de sa voix chaude et enveloppante, une société obscure mais sans user des maux de donneur de leçon d’antan.

Avec cet album en noir et blanc à coloration multiple, notre ambassadeur des cultures nous fait goûter ses aventures musicales avec réussite.

Laissez vous aller dans le blues africain d’Angola.

Paroles d’Angola par Bernard Lavilliers

Je connais qu’un seul endroit
Mais c’est pas fréquentable
Où l’on joue ce blues là
Aussi noir que le sable.
Mona mona muene
Kissueia ueza
Mona mona muene
Kalunga n’gumba.
Je connais qu’une seule voix
Qu’en est vraiment capable
C’est profond, plus fort que toi
Il n’est pas responsable.
Mona mona muene
Kissueia ueza
Mona mona muene
Kalunga n’gumba.
C’est le blues d’Angola
mineur et solitaire
qui nous vient de Luanda
c’est un chant de poussière.
Mona mona muene
Kissueia ueza
Mona mona muene
Kalunga n’gumba.
Fallait partir, laisser là
tes rêves et cette guerre
et l’or noir que tu n’as pas
pour tous ces mercenaires.
Qui ont du sang sur les mains
Jusqu’au bout de l’Enfer
Cours plus vite, ne dis rien
Sous cette pluie de fer.
Alukenu n’gondofua
N’ga mu binga kià – ué
Muene ondo kala beniaba
Eme n’gondoiame.
Mona mona muene
Kissueia ueza
Mona mona muene
Kalunga n’gumba.
Zambi uà n’gui bane oh mona
N’ga mu valele
Mona mona muene
Kalunga n’gumba.
Tu n’en parle jamais, toi
Toi mon ami, mon frère
Qui as tu perdu là-bas
Couché dans la poussière?
Mona mona muene
Kissueia ueza
Mona mona muene
Kalunga n’gumba.
Mona mona muene
Kissueia ueza
Mona mona muene
Kalunga n’gumba.
J’veux du sang pour 20 caras
Des diamants, des rivières…
Pétroliers du Panama
Vos dollars m’exaspèrent.
C’est le blues d’Angola
Mineur et solitaire
Qui nous vient de Luanda
C’est un chant de poussière.
Mona mona muene
Kissueia ueza
Mona mona muene
Kalunga n’gumba.

Angola vous a émerveillé, écoutez

L’Exilé
Causes Perdues
Je Cours

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