2014 : Hubert Félix Thiéfaine > En remontant le fleuve

2014 : Hubert Félix Thiéfaine > En remontant le fleuveLa dernière avec « Stratégie de l’inespoir » du poète chanteur Hubert-Félix Thiéfaine à 66 ans et dont je vous ai déjà présenté 7 albums. Sa carrière exceptionnelle et anticonformiste de par son écriture liée aux poètes et son comportement anti commercial a été sublimée par son style musical aux influences multiples.

Avec Stratégie de l’inespoir c’est le dix-septième et dernier album studio à ce jour d’HFT, coproduit entre autre par son fils Lucas qui joue sur quasiment tout l’album de la guitare, un peu de claviers et des percussions. La plupart des compositions sont de ses musiciens Yan Péchin (Angelus- tirée de son « fameux » album inédit Itinéraire d’un naufragé), Arman Méliès (Fenêtre Sur Désert, Résilience Zéro), JP Nataf (Amour Désaffecté), Cali (Lubies sentimentales), Jeanne Cherhal (Mytilène Island), Christopher Board (Toboggan), Jean-François Péculier ( Stratégie de l’inespoir),… et ferme le ban avec une reprise du Father & Son de Cat Stevens en français !

La pochette nous montre HFT en noir et blanc, les yeux bandés comme en attente de sa propre exécution ou les yeux bandés comme pour mieux ausculter son intériorité, fouiller le passé. Force est de constater que cet album parle souvent du temps qui passe qui le pousse à fouiller sa mémoire pour comprendre le présent.

Pour ceux qui ont vu la tournée « VIXI Tour XVII » qui a suivi cet album, il chante « Des adieux » comme dernier morceau tiré de l’album « La tentation du bonheur ». Je ne peux m’y résoudre, sachant qu’un album est resté dans les tiroirs après le pétage de plomb de Scandale mélancolique « Itinéraire D’un Naufragé »…

Bien on va écouter, ce dernier album à ce jour :

On commence avec le ténébreux « En remontant le fleuve » qui comme le Styx est le point de passage des enfers. Avec ce titre magnétique à l’ambiance ténébreuse, HFT nous emmène vers les limbes. Envoûtant.

On enchaîne sur un folk avec « Angelus » qui se transforme rapidement en rock avec une magnifique montée en demi ton d’Hubert sur « Au bras de la première beauté vierge tombée des cieux ». Ce titre est un cauchemar d’enfant pris au piège de la pédophilie séminariste. Autobiographique ?

La ballade nostalgique et angélique « Fenêtre sur désert » aurait pu s’appeler baisers volés, mais c’eut été trop simple d’intituler la mélancolie des souvenirs amoureux de cette manière.

Avec « Stratégie de l’inespoir », c’est comme un regard sur sa vie amoureuse que nous chante HFT avec un certain réalisme « d’aucuns me disent rebelle et d’autres ignifugé, mais mes divagations n’ emmerdent plus personne »… Réaliste.

Puis la lourde ballade dans les ruines assassines du rêve communiste avec « Karaganda (Camp 99) » qui rend hommage aux prisonniers du goulag qui n’ont pas eut le soutien d’Aragon, d’Elsa Triolet et de Sartre qui ont préféré se bander les yeux devant le fratricide Russe. Engagé volontaire.

Hommage à la sensualité des femmes entres elles sur la « Mytilène Island » qui se caressent en ignorant les hommes. Le lyrisme des violons joue sur la douceur des lesbos. Fantasme pour tous.

Sur « Résilience zéro », Thiéfaine nous chante ses tourments d’enfance à l’école, les instituteurs semblent de la même veine que les séminaristes. Autobiographique ?

Hubert Félix laisse sa voix se moduler sur « Lubies sentimentales », comme une mélodie qui suit le rythme des paroles suaves. Entre désir et amour.

Sur « Amour désaffecté », on chevauche sur les cendres de l’amour. Lignes de voix osées.

Avec « Médiocratie » on surfe une ballade rock contre l’humain esclave de la course au progrès. Net ou pas net, telle est la question…

Sur la pop rock entrainante « Retour à Célingrad » les guitares crissent sur Stalingrad comme sur le romancier fasciste Céline. Hommage ?

Ce n’est pas encore la fin mais presque avec le vague à l’âme de la ballade mortuaire du « Toboggan ». Thiéfaine jette un regard derrière lui avant de prendre sa dernière ligne droite. «Futur qui se rétrécit».

Surprise, une reprise de Cat Stevens d’un morceau que j’ai beaucoup chanté « Père et fils » en français dans le texte. Bonus rare.

Si l’ambiance est obscure, le style sombre adopté depuis « Scandale mélancolique » se confirme comme une chape de plomb sur l’ensemble des chansons.

L’album est une incontestable réussite en ce qui concerne les textes et les compositions qui alternent rock rugueux et ballade rock.

De plus, les prise de voix que l’on avait entendue sur « Suppléments de mensonge » se confirment sur cet album. Hé oui, Thiéfaine est non seulement un superbe interprète mais aussi un vrai chanteur.

Merci Thiéfaine et reviens nous avant qu’il ne soit trop tard, on a encore besoin de toi, de ton talent, de tes délires, de tes textes, de ta présence…

Bon on écoute « En remontant le fleuve »

et puis après
Angelus
Duo Arman Méliès & Hubert-Félix Thiéfaine – Fenêtre Sur Désert 
Stratégie de l’inespoir
Karaganda (Camp 99) (Live symphonique 2015)
Résilience zéro
Amour désaffecté
Médiocratie

Discographie de Hubert Félix Thiéfaine

Albums studio

1978 : …tout corps vivant branché sur le secteur étant appelé à s’émouvoir..
1979 : Autorisation de délirer
1980 : De l’amour, de l’art ou du cochon
1981 : Dernières balises (avant mutation)
1982 : Soleil cherche futur
1984 : Alambic / Sortie Sud
1986 : Météo für nada
1988 : Eros über alles
1990 : Chroniques bluesymentales
1993 : Fragments d’hébétude
1996 : La Tentation du bonheur
1998 : Le Bonheur de la tentation
2001 : Défloration 13
2005 : Scandale mélancolique
2007 : Amicalement blues (en collaboration avec Paul Personne
2011 : Suppléments de mensonge
2014 : Stratégie de l’inespoir

Albums en public

1983 : En concert
1986 : En concert vol.2
1988 : Routes 88
1995 : Paris-Zénith
1999 : En concert à Bercy
2002 : Au Bataclan
2007 : Scandale mélancolique tour
2012 : Homo plebis ultimae tour
2015 : Live à la Maison de la Poésie (Scène littéraire)
2016 : VIXI Tour XVII

Vidéographie

1992 : Bluesymental tour
1995 : Paris Zénith
1999 : En concert à Bercy
2007 : Scandale mélancolique tour
2012 : Homo plebis ultimae tour
2016 : VIXI Tour XVII

Récompenses

1996 : Prix de l’académie Charles-Cros
2011 : Grand prix de la chanson française de la SACEM
2012 : Victoire de la musique de l’album de chansons
2012 : Victoire de la musique de l’artiste interprète masculin de l’année
2015 : Prix de l’académie Charles-Cros

Documentaires

2005 : Sur les traces d’Hubert-Félix Thiéfaine de François Bombard, France 3 Bourgogne
2012 : Galaxie Thiéfaine : Supplément d’âme… de Dominique Debaralle et Michel Buzon, France 3 Franche-Comté

Achetez les albums

👉Partagez cet article 👇🙂 👍🎵

J.J. Cale

J.J. CaleJohn Weldon Cale plus connu sous le nom de J.J. Cale est un chanteur-guitariste américain de Blues-Rock, Americana, Cajun, Swamp-Rock, Country-Rock, Red Dirt né John W. Cale le 5 décembre 1938 à Tulsa dans l’Oklahoma.  Bien qu’il ait toujours fuit le statut de vedette, son influence en tant que musicien a été largement reconnue par des personnalités telles que Neil Young, Eric Clapton ou Mark Knopfler qui le considèrent comme « l’un des artistes les plus importants de l’histoire du rock« . J.J.Cale est l’un des instigateurs du sous genre que l’on appelle désormais le Tulsa Sound, qui s’inspire du blues, du rockabilly, de la country et du jazz.

J.J. Cale en bref

John commence à jouer de la guitare dans des clubs aux alentours de Tulsa dans les années 50 en solo et dans divers groupes, comme Gene Crose & The Rockets ou Johnnie & The Valentines.

En 1958, c’est sous le pseudonyme de Johnny Cale qu’il publie son premier disque et un an plus tard il s’installe à Nashville (Tennessee). Le patron d’une boite de nuit à Hollywood ou il se produit, le Whisky a Go Go, le baptise J.J. Cale afin d’éviter de le confondre avec John Cale membre du groupe The Velvet Underground à l’époque.

Par la suite il retourne  jouer dans des petites salles de Tulsa avec Leon Russell et en 1964 le duo se transforme en trio avec l’arrivée de Carl Radle. Ensemble ils partent pour LA où J.J.Cale travaille un temps en qualité d’ingénieur du son sur des enregistrements de Delaney & Bonnie Bramlett.

En 1966, il intègre le groupe de Psychedelic Rock Leathercoated Minds avec qui il enregistre un unique album A Trip Down the Sunset Strip.

L’année suivante J.J.Cale retourne à Tulsa.

Il signe sur le label Shelter records en 1969 et enregistre son premier album Naturally qui sort en 1972. Son plus grand succès aux États-Unis, « Crazy Mama », atteint la 22ème place Billboard Hot 100 US la même année.

De nombreuses de chansons écrites par J.J.Cale, sont reprises, enregistrées par d’autres artistes et deviennent souvent des tubes comme :

« After Midnight » et « Cocaine » par Eric Clapton,

« Call Me the Breeze » par Lynyrd Skynyrd, John Mayer, Johnny Cash et Bobby Bare,

« Clyde » par Waylon Jennings et Dr. Hook,

« I Got The Same Old Blues » par Captain Beefheart, Lynyrd Skynyrd, Freddie King, Bryan Ferry,

ou encore « Magnolia » par Poco, Beck, Lucinda Williams, Iron and Wine, José Feliciano, Ben Bridwell, John Mayer avec Eric Clapton et Sadie Johnson.

En 2004, J.J.Cale participe au festival Crossroads Guitar de Dallas suivi d’un disque d’or en collaboration avec Eric Clapton et un concert commun le 15 mars 2007 à San Diego en Californie.

En 2008, J.J.Cale obtient un Grammy Award pour cet album, The Road to Escondido en compagnie de son ami de longue date Eric Clapton.

J.J. Cale décède le 26 juillet 2013 au Scripps Memorial Hospital de La Jolla en Californie, victime d’une crise cardiaque.

Discographie de JJ Cale

Studio albums

1972 – Naturally
1972 – Really
1974 – Okie
1976 – Troubadour
1979 – 5
1980 – Shades
1982 – Grasshopper
1983 – JJ Cale N°8
1990 – Travel-Log
1992 – Number 10
1994 – Closer to You
1996 – Guitar Man
2004 – To Tulsa and Back
2006 – The Road to Escondido (avec Eric Clapton)
2007 – Rewind: The Unreleased Recordings
2009 – Roll On

Live album

2001 – Live

Compilations

1984 – Special Edition
1997 – Anyway the Wind Blows: The Anthology
1998 – The Very Best of J. J. Cale
2000 – Universal Masters Collection
2003 – After Midnight (en Allemagne)
2006 – The Definitive Collection
2006 – Collected (avec des bonus, uniquement aux Pays-Bas)
2007 – Rewind: The Unreleased Recordings
2011 – The Silvertone Years (1989–1992)

Collaborations

1965 – Leon Russell, Everybody’s Talkin about the Young – Dot
1966 – The Surfaris, Chicago Green/ShowBiz – Dot
1967 – The Leathercoated Minds, A Trip Down The Sunset Strip – Viva
1968 – Sonny Curtis, Sonny Curtis – Viva
1970 – Don White, Overtime – Dot
1973 – Art Garfunkel, Angel Clare – CBS
1973 – Leon Russell, Hank Wilson’s Back – Shelter
1973 – Bob Seger, Back in ’72 – Palladium/Reprise
1973 – Jimmy Rogers, Gold Tailed Bird – Shelter
1974 – Leon Russell, Stop All That Jazz – Shelter
1975 – Leon Russell, Will o’ the Wisp – Shelter
1976 – Maria Muldaur, Sweet Harmony – Warner
1978 – Jessi Colter, That’s the Way a Cow-boy Rocks – Capitol
1978 – Gordon Payne, Gordon Payne – A&M
1978 – Neil Young, Comes a Time – Reprise
1978 – Eddy Mitchell, Après minuit – Barclay
1978 – Jonas Band Fjeld, Back In the USA – Mercury
1979 – Lee Clayton, Naked Child – Capitol
1980 – Don Schlitz, Dreamers Matinee – Capitol
1980 – Lawler & Cobb, Men From Nowhere – Elektra
1984 – Christine Lakeland, Veranda – Comet
1989 – Usual Suspects, Goodbye – Suspex
1990 – Emile Wandelmer, Lover’s Café – WEA
1990 – Christine Lakeland, Fireworks – Loft
1991 – Paul Simon, Rhythm of the Saints – CBS
1992 – John Hammond, Got Love If You Want It – Pointblank
1993 – John Hammond, Trouble No More – Pointblank
1993 – Christine Lakeland, Reckoning – SkyRanch
1994 – Ben Keith, Seven Gates – Reprise
1994 – The Tractors, The Tractors – Arista
2006 – Tony Joe White, Uncovered – Swamp Records
2010 – Eric Clapton, Clapton – Reprise Records.
2013 – Eric Clapton, Old Sock – Bushbranch
2016 – Eric Clapton, I Still Do – Bushbranch

Achetez les albums

👉 Partagez cet article 👇 👍 🎵 🙂