Laissez vous étourdir par « Tandoori », troisième album d’ « Eiffel ».
Le couple Estelle et Romain Humeau enregistrent un rock révolté qui sonne le désenchantement avec une rare efficacité. Les guitares hurlent comme dans un live violent et charnel avec une densité qui affole mes angoisses dans l’urgence.
Eiffel est un groupe de rock fondé en 1998 autour de Romain Humeau qui tire son nom d’une chanson des Pixies.
En 2001, sort le premier album d’Eiffel, Abricotine au son acerbe et aux textes surréalistes et travaille dans le même temps sur les arrangements des cordes du titre « Des visages, des figures » de Noir Désir.
En 2002, « Le Quart d’heure des ahuris » est leur deuxième album avec un son plus direct, saturé de guitares, à l’ambiance mélancolique et hypnotique.
Avec Tandoori, les textes sont de plus en plus orientés, excessifs et acérés sur une musique de plus en plus rock.
Si les références à « Noir Désir » semblent évidentes, « Eiffel » ne copie pas mais emprunte simplement le même chemin.
Ils ouvrent cet album avec un douloureux titre en anglais « Loony tune for the moon » au son torturé mais racé.
Puis on passe aux sombres gauloiseries avec « Ma part d’ombre » sur une déluge de guitares décapantes, avec un soupçon du fantomatique Noir Désir.
L’énivré « Saoul » nous rassasie de guitares saturés dans un brouillard grisé.
Avec les sans abris de « Paris Minuit », on sent l’urgence de brûler la vie ou les cordes vocales avant l’aube…
« Belle de jour » nous emmène dans une comptine acoustique aux cordes subtiles, à la vie, à la mort.
Arrive « Avec des si », chevauchée dans l’urgence des promesses…
L’acoustique songwriting de « Dispersés » aux cordes clairsemées nous égare ou nous rassemble.
Romain Humeau crie sa haine d’un monde « Bigger than the biggest » qui s’écroule sous une avalanche de guitares saturées comme une lobotomie organisée, puissant.
On s’offre une ballade rock avec « Qu’ai je donc à donner ? » à fleur de peau.
Le triste rock de « Shalom » décrit le peuple élu dont la mission n’est pas toujours la transmission de la Torah.
Le titre éponyme de l’album « Tandoori » entre pop et rock.
Il reste un espoir avec « Rien n’est pour de vrai » mais seulement si tu te bouges.
Le divertissant « Gnomes On My Back » nous offre un rock « Pixies ».
Le cérémonieux « Tes vanités » nous donne la leçon
Avec le fiévreux « Opium du peuple » tu ne purins pas dire qu’il était urgent de te réveiller.
« Une à une » entre rock et cordes faussement tranquillisé
Avec cette musique animale et violente, taillée dans le rock, les mots ont un goût sanguinaire, la voix est brute, les guitares musclées, la rythmique charpentée, les mélodies rageuses comme leurs prestations scéniques. Tout est concis, concentré, efficace pour nous offrir sur des mélodies superbement soignées un rock émotionnel qui me remue les tripes. Bravo !
Paroles de « Ma part d’ombre » par Eiffel
Elle chiale tout bas
Et c’est elle qui te dira
Le mal secret
Par les singes,les nuques rongées
Elle connaît le lointain
Les fronts se plissent mais ne disent rien
Elle flotte dans les éthers
Voile noir sur sa crinière
Tout ce qui d’elle fait mystère
Ma part d’ombre
C’est un autre moi ça ne t’appartient pas
Ma part d’ombre
Ce sont des maux qui ne se prononcent pas
Ma part d’ombre
C’est hors de moi je ne me reconnais pas
Je peux courir je peux frémir et retentir je peux mourir
Ma part d’ombre reste muette
Comme la …
C’est le silence des Dimanches
Un Hussard fait la ronde
Des connes en robes blanches
Sourdent à ma faconde
Elle connaît le lointain
Et si je l’aime je lui crache à la figure
Il n’y a qu’elle qui puisse
Irriguer mes nervures
Il n’y a qu’elle qui sache me donner une allure
Ma part d’ombre
C’est un autre moi ça ne t’appartient pas
Ma part d’ombre
Ce sont des maux qui ne se prononcent pas
Ma part d’ombre
Les mots passants du Horla juste à côté de moi
Je peux courir je peux frémir et retentir je peux mourir
Ma part d’ombre reste muette
Comme la …
Elle connaît le lointain
Et si je l’aime je lui crache à la figure
Il n’y a qu’elle qui puisse
Irriguer mes nervures
Il n’y a qu’elle qui sache …
Elle connaît
Elle connaît le lointain
Ma part d’ombre
C’est un autre moi ça ne t’appartient pas
Je peux courir je peux frémir et retentir je peux mourir
Ma part d’ombre reste
Muette
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N’hésitez pas à écouter « Bigger than the biggest » le plus long morceau de l’album :
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