Ce titre issu du magnifique album « Pour un bébé robot » de Mama Béa Tékielski commence par une comme une ballade innocente qui monte crescendo pour nous avertir de ce qui deviendra plus tard le conflit nord-sud.
Au lendemain du 11 septembre, ces paroles glacent le sang tant elles semblent visionnaires !
« …Déjà, au loin, des hordes cheminent – la nuit se peuple de visages livides – mornes colonnes poussées par la faim – viennent chercher du rêve et du pain… il est trop tard ils sont semé le vent – tu vas récolter la tempête«
Ce qui frappe dès les premières notes de l’album « Pour un bébé Robot » qui sort en 1978, c’est le son de l’album qui dénote d’une production particulièrement soignée.
N’hésitez pas à écouter « Ballade pour un bébé robot », sorte de berceuse futuriste. Le morceau superbement construit termine en un long souffle de désespoir. Frissons garantis !
Ce petit bout de femme d’1m55 à la rage unique est dotée de l’une des voix les plus puissantes et exceptionnelle de l’univers musical français.
En marge du star système, elle a préféré suivre son chemin faisant fi des modes. Pire même, elle effrayait les médias qui l’ont boudée plutôt que de laisser s’exprimer cette bombe incontrôlable. Mais cela lui a permis de conserver sa liberté de ton, son autonomie créatrice de poète, brandissant bien haut l’étendard de la féminité révoltée et rageuse.
Avec sa voix forte, profonde, rauque et fluide à la fois, et ses textes rebelles et déchirants, Mama Bea aura marqué le rock français de la fin des années 1970.