Ecoutez cette merveille, si vous avez aimé (ou pas) l’éphémère « The Velvet Underground and Nico », parce que vous aimerez le non moins éphémère « Ultra Orange & Emmanuelle ». Le magnétisme lancinant qui se dégage des mélodies exaltées par leur amour du Velvet, nous invite à une addiction acoustique intense.
Quoi, encore une actrice qui chante du rock ? Oui mais attention pas n’importe quel rock ! On sent de suite que la voix innocente et parfois approximative de Sœur Emmanuelle nous emmène vers un garage rock à la fraîcheur troublante. Avec cet album rock typique des mythiques sixteen, vous allez remonter le temps pour le plus grand bonheur de vos oreilles et de ce qui se trouve entre. Un vrai disque de rock sans intervention commerciale des majors.
En ouvrant avec le single « Sing Sing » tourné en noir et blanc, on se jette d’emblée dans les mélodies grisantes et fascinantes des années 60, nourries par une rythmique intermédiaire.
Laissez vous troubler par les langueurs de « Simple words ».
Arrive le sublime et maussade « Rosemary’s Lullaby » à la guitare Pulp Fiction qui reprend l’air du film Rosemary’s Baby de Polanski.
Un beau petit rock rapide avec « Bunny » qui nous ballade dans les grands espaces américains.
Le nonchalant « Lines Of My Hand » nous invite à la paresse sur fond d’insouciance.
On accélère avec « Touch My Shadow » aux riffs à la Lou Reed qui laisse la voix d’Emmanuelle s’épanouir à la manière de BB.
Le mélancolique « Don’t Kiss Me Goodbye » nous ramène dans le vague à l’âme du film Le Scaphandre et le papillon entre mélodie Stones et guitares à la Bowie.
Retour à la dynamique des sixteen avec « Won’t Lovers Revolt Now » au riffs très velvet et sur laquelle Emmanuelle semble véritablement s’éclater comme Bardot sur Comic Strip.
Le nostalgique « Nobody Knows » nous teinte de vapeurs mélancoliques.
J’aime ce son 60 à l’ambiance si particulière et à la relance si évidente avec « The Good From The Bad », très bon rock limite Stones.
Laissez vous porter par le langoureux et sentimental « One Day »
On termine avec « Fairy Tale » qui nous donne envie de laisser aller à remettre le disque depuis le début.
Si Nico était une mannequin, actrice et chanteuse allemande dont la voix grave et spectrale a accompagné le Velvet, puis différents disques dont elle a été la compositrice ; Emmanuelle Seigner est une mannequin, actrice et chanteuse française dont la voix fraiche et innocente a accompagné Ultra Orange sur cet album ou elle souffle le chaud et le froid sur un ton divinement rétro.
Mais qui est « Ultra Orange » ?
Ce groupe de rock français fondé en 93, possède une formation à géométrie variable autour de son chanteur et compositeur, Pierre Émery accompagné par Gil Lesage qui nous baigne de larsen avec sa guitare à deux cordes aux sonorités distordues par les effets.
Au départ c’est une formation expérimentale avec un DJ et trois guitares électriques qui enregistre les rythmiques sur vinyle pour les confier au DJ. En 96, le premier album « Peep Show 3000 » est produit par Yarol Poupaud.
En 2001, le groupe réintègre une batterie pour leur album Snow White puis Seven Lonely Girls en 2002. En 2006, la rencontre avec Emmanuelle Seigner accouche d’une collaboration donnant naissance à Ultra Orange & Emmanuelle en 2007.
Discographie d’Ultra Orange
1996 : Peep show 3000
2001 : Snow White
2003 : Seven lonely girls
2007 : Ultra Orange & Emmanuelle
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